Contôler son gréement

Le gréement est un élément important du voilier qui requiert un bon entretien pour en assurer le bon fonctionnement et la longévité. Si un gréement neuf présente rarement des défauts et ne nécessite un remplacement qu’au bout de dix années d’utilisation, l’achat d’un voilier d’occasion est très peu conseillé voire proscrit. Mais dans les deux cas, un contrôle du gréement s’impose toujours pour en optimiser l’utilisation sur votre bateau.

Les principaux ennemis d’un hauban

Généralement, un hauban s’use au fil du temps que le mécanisme tourne et bien moins à cause de l’oxydation. Un hauban sous tension est plus solide qu’un hauban. En effet, une balancine ou une drisse en surtension provoque la vibration du mât au mouillage, l’abimant ainsi plus facilement. De même, un hauban sous tension résiste mieux à l’usure qu’un hauban qui oscille sous le vent. Une attention particulière doit également être portée sur l’étai parce que sous les tensions d’une manœuvre de voile, ce câble s’use plus rapidement.

L’âge du gréement

L’âge du gréement est fonction de sa longévité. Pour définir son âge, il suffit de vérifier les factures récentes qui justifient le remplacement des pièces. Si la durée de vie d’un hauban varie de 5 à 10 ans, certains critères spécifiques peuvent changer complètement les données, dont la qualité de câble.

Vérification du gréement

L’inspection se fait généralement sur un mât monté, en partant du pied et des cadènes de haubans. En principe, un l’intervention de deux agents professionnels s’impose pour établir un rapport détaillé avec des photos à l’appui. Ensuite, une confrontation des deux résultats permettra de produire le rapport final et de définir les travaux à faire. L’idéal, c’est de contrôler son gréement pendant la période d’hivernage.

Vérification du mât

Les fissures et les marques de corrosion au niveau du pied de mât doivent être vérifiées. Il convient également de contrôler les différentes fixations de rivets pop, winchs, bloqueurs, qui sont souvent sujets à des réas et des fissures. Fabriqué en aluminium, le mât est souvent victime d’électrolyse. Aussi, il convient toujours d’éliminer toutes les traces d’électrolyse pour éviter d’abîmer les autres pièces du bateau. A défaut de pouvoir le réparer, le mât peut tout simplement être remplacé.

En tête du mât, il faut contrôler les réas de drisses pour déterminer s’il y a des fissures, si elles tournent bien et si les drisses passent bien.

Contrôle des haubans

Au niveau du gréement dormant, le contrôle permet de vérifier si tous les sertissages des câbles sont bien au point et si aucun toron n’est cassé. Les câbles doivent également être bien alignés et ne former aucun angle à la sortie du mât. Une grande vigilance s’impose en cas d’utilisation de câble avec des embouts en T qui peinent souvent à travailler.

Une vérification s’impose également au niveau des cadènes et des ridoirs qui doivent fonctionner correctement. S’ils n’ont pas fait l’objet d’un graissage régulier, ils peuvent en effet se gripper. Et un ridoir grippé doit absolument être démonté à l’aide d’une meuleuse. Les reprises de cadènes à l’intérieur du bateau doivent aussi être vérifiées pour éviter toute infiltration d’eau.

L’inspection se poursuit ensuite au niveau des cages-ridoirs, des filetages ainsi que des goupilles, à la quête de tout type de fissure et de corrosion au niveau des barres de flèche.

Une attention particulière doit être également portée sur l’étai qui est surmonté d’un enrouleur de foc. Si celui-ci ne fonctionne pas bien, on aura tendance à forcer le câble au moment de rouler la voile. Il convient donc de vérifier le sertissage de celui-ci en tête de mât.

Contrôler le gréement courant

Le contrôle du gréement courant consiste à déterminer les points d’usure. Pendant la période d’hivernage, il convient de remplacer les drisses par des messagers pour parvenir à définir l’usure de la gaine. Les technologies nouvelles permettent désormais de réaliser un sur-gainage des parties usées voire même le remplacement totale de la gaine sans changer l’âme.

Les bosses de ris sur un catamaran doivent être particulièrement surveillées parce qu’elles encaissent souvent des efforts importants en bout de bôme avec un certain nombre de ragage. Pour assurer une longévité plus importante aux bosses de ris, une sur-gaine en Dyneema est vivement conseillée.